Soundiata Keita, Roi du Mandingue

 

 

Soundiata-keita.jpg

 Le royaume du Mali existe dès le Xe siècle, mais on connaît peu de choses sur cette époque.

 
On sait qu'au début du XIe siècle, en 1050, une terrible sécheresse désole le pays.

Sous le ciel trop calme, la terre se fendille, les plantes jaunissent, les cultures dépérissent, les animaux meurent, la famine menace. Les hommes ont peur et ils accusent leur roi Baramdana. Celui-ci multiplie les exorcismes pour faire venir la pluie. La pluie ne vient pas. Un marabout lui conseille de se convertir à l'islamisme. Ce qu'il fait. Il reçoit alors le nom d'EL Moslemani. Et la pluie tombe.

 

Le peuple calme sa colère, mais garde la religion de ses ancêtres.

El Moslemani, lui, fortifie son pouvoir et fait le pèlerinage à La Mecque. Il porte le titre de Sultan. A cette époque, il n'y en a que cinq dans le monde.

Pendant 150 ans environ la vie du petit royaume est très calme : personne n'en parle.

En 1200, Moussa Allakoi devient roi. En 1218, Naré Famagan lui succède. Sa puissance est tout de même assez grande pour qu'un de ses voisins, le roi du Sosso, Soumangourou Kanté, s'en trouve mécontent et veuille y mettre fin. Il déclare donc la guerre au Sultan du Mali en 1224.

Naré Famagan est vaincu. Cela ne suffit pas à Soumangourou Kanté. Il le fait mettre à mort. Mais cela ne lui suffit pas encore...

 

 

Soumagourou Kanté est donc le maître du royaume mandingue. Mais Naré Famagan avait douze fils. Le roi du Sosso, pour s'assurer un avenir tranquille, les fait massacrer. Toutefois le douzième, Soundiata, est si malingre et si chétif que le conquérant se met à rire :

— Ne le tuez pas ! Il vivra tout juste assez pour se rappeler comment son père et ses frères sont morts. Et pour me craindre!

Oh oui! Soundiata se rappellera toujours ce carnage et il jure de se venger.

Un jour, pour se moquer, quelqu'un lui met entre les mains le bâton de commandement de son père.

Soundiata le prend, se lève, et un robuste jeune homme apparaît aux yeux de tous.

Celui qui, hier encore était presque un infirme, part en brousse, tue sans peine six éléphants, en mange tout naturellement cinq, et revient, portant avec aisance le sixième sur son dos.

Ces faits extraordinaires remplissent les Mandingues de fierté, et quand Soundiata convoque les guerriers, ils accourent. A leur tête, il reconquiert les anciennes provinces du royaume et va même jusqu'au Fouta-Djalon.

Sûr de lui, il juge alors le moment venu de venger son père et ses onze frères.

Mais Soundiata, le brave, le victorieux, le juste, est aussi prudent que réfléchi. Il sait que Soumangourou Kanté n'a jamais été blessé dans un combat, et ne le sera jamais, à moins que...

Il y a un secret.
Tant qu'il ne l'aura pas découvert, Soundiata ne fera pas la guerre à son ennemi.

Aussi, il lui offre en mariage, sa sœur, la très belle Djégué. Avant de partir, elle parle longuement avec son frère : elle fera tout pour que le roi de Sosso lui apprenne son secret.

Et Soumangourou Kanté, trop sûr de lui, le lui apprend.
La nuit même, la vaillante Djégué s'échappe du palais aux sept enceintes. Elle échappe aux chiens terribles. Elle saute sur un cheval impatient et, dans l'obscurité, harcelant sa monture, elle galope vers son frère.

  

— Soumangourou Kanté sera tué, lui dit-elle, par une flèche dont la pointe portera un ergot de coq noir et blanc.

Djégué et Soundiata se regardent avec des yeux étincelants.

Soundiata donne l'ordre à un magicien, l'ancêtre des Kamara, de lui fabriquer cette flèche. Il réunit son armée, forte et bien organisée, puis va attaquer son ennemi.

La rencontre a lieu à Kirina.

Les deux rois s'invectivent d'abord, comme c'est la coutume, puis Soundiata, le cœur brûlant de vengeance, mais très calme, bande son arc.

La flèche siffle d'une façon terrible, le ciel aussitôt devient noir et d'épouvantables grondements de tonnerre retentissent.

Et la flèche atteint Soumangourou Kanté.

 

C'est le dernier souvenir que les Mandingues gardent de leur ennemi. Car, au même moment, il disparaît et jamais personne ne le revit.

A la place qu'il occupait reste un bracelet d'argent. Un baobab poussa au milieu...

Soundiata s'empare des États de Soumangourou Kanté, s'attaque au royaume de Ghana, est maître de sa capitale en 1240, conquiert le Gangaran et le Bambouk, pays de l'or.

Il transfère alors sa capitale, de Kangaba, à Niani, sur le Sankarani, et prend le titre d'empereur.

Car le Mali est vraiment un empire par son étendue et sa richesse.

Soundiata, qui sut lutter pour reconquérir son royaume, est aussi un grand administrateur. Il fait cultiver le coton et tisser ses fibres, il fait exploiter les mines d'or, développe le commerce, entretient des pistes sur lesquelles, en cette époque lointaine, commerçants ou simples particuliers peuvent circuler en toute sécurité.

De grandes fêtes ont souvent lieu dans la capitale. Hélas, au cours de l'une d'elles, en 1256, Soundiata Keita meurt accidentellement.

Il y a plus de sept siècles de cela...

Mais, chaque année, depuis 1265, au bord du Sankarani, des fêtes religieuses se célèbrent à l'endroit où le grand Soundiata est mort.

Et au pays mandingue, les griots chantent toujours les hauts faits de Soundiata, le héros, le grand empereur, le fondateur de la dynastie des Keita.



 


 

(Vous entendez la "version griot" de Soundjata, par Mamadou Diabate, Kora Master. C'est trop beauuu!!!!) 

 

 

autres Liens: 

Le Fabuleux empire du Mali 

Soundiata Keita - Wikipedia

Soundjata Keita de Djibril Tamsir Niane (Livre culte)

Promis, d'autres liens au fur et à mesure de mes découvertes!

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :